Se former au développement durable : 3 questions à Bernard Buisson, Responsable de l'offre
Retrouvez notre entretien avec Bernard BUISSON, PhD Économie et Management, Professeur à l'École polytechnique et Responsable de l'offre Développement Durable. Il nous explique que la nécessaire montée en compétences sur les sujets touchant au développement durable concerne directement les aptitudes transverses des managers et décideurs à appréhender, modéliser et maîtriser leur monde.
publié le 13/07/2023
Pourquoi se former au développement durable ?
Nous sommes probablement en train de vivre un tournant du capitalisme et nous pouvons le constater grâce à plusieurs indices notamment au niveau de la réglementation. En effet, l'un des changements majeurs réside dans la mise en place de la réglementation CSRD ( Corporate Sustainability Reporting Directive) à partir du 1er janvier 2024. Aujourd’hui, seulement 11 000 entreprises européennes sont concernées par la divulgation et la diffusion de données extra-financières, elles passeront à 50 000 en 2024.
L'aspect peut être moins visible mais qui n’en est pas moins réel concerne les attentes des acteurs de l’écosystème. Elles existent notamment de la part :
- Des salariés qui souhaitent donner plus de sens à leur travail,
- Des jeunes diplômés : il suffit d'échanger avec des cadres de fonction RH qui travaillent dans des entreprises pétrolières ou gazières pour comprendre leurs difficultés à recruter des jeunes dont les attentes en termes de respect de l’environnement sont conséquentes,
- Des clients de plus en plus concernés par les engagements de leurs fournisseurs.
Nous savons que les entreprises manquent cruellement de salariés compétents sur les sujets liés au développement durable et sont donc dans l'incapacité de répondre à ces attentes. Deux "options", peu viables, se présentent à elles :
- Tenter de combler ce manque via un processus de mobilité interne,
- Faire appel à des consultants externes capables de les accompagner sur le chemin de la durabilité, consultants d'ailleurs trop peu nombreux au vu de la demande.
Pourtant aujourd'hui, la seule façon efficace de combler ce besoin réside dans la formation. Les salariés affectés ou qui aspirent à travailler sur ce genre de sujet doivent prendre le temps de se former. Si vous êtes chargé de faire une Analyse de Cycle de Vie, vous ne pourrez faire cet exercice sans formation idem pour la réalisation d'un bilan carbone, cela n'est pas intuitif !
Comment l'École Polytechnique Executive Education accompagne les entreprises dans la montée en compétences des salariés en matière de durabilité ?
L’immense avantage de l'École Polytechnique Executive Education réside dans le fait que le sujet du développement durable est un sujet multifacette. En effet, il faut avoir des compétences sur des sujets très variés tant en physique-chimie, qu'en climatologie ou encore en design-thinking ...
Rappelons aujourd’hui que l’École polytechnique compte 23 laboratoires de recherche qui regroupent plus de 1600 personnes sur des disciplines aussi variées que les mathématiques, la physique, la chimie, la biologie, l’économie, la mécanique ou encore les sciences humaines.
Le Centre interdisciplinaire Energy4Climate (E4C) lancé en juin 2019 par l’Institut Polytechnique de Paris et l’École des Ponts ParisTech s’implique dans la transition énergétique par le biais de la recherche, de la formation et de l’innovation. Près de 30 laboratoires travaillent au sein d’E4C sur quatre thématiques transversales pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, améliorer l’efficacité énergétique, déployer les énergies renouvelables et proposer des politiques énergétiques pertinentes.
Nous avons donc cette force de la recherche pluri-disciplinaire sur toute la palette de sujets liés au développement durable et je pense qu'aujourd'hui peu d'écoles sont capables de proposer une offre d'une telle qualité.
Quels sont les enjeux de la formation au développement durable ?
Selon l’Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie, la seule transition énergétique dans le cadre de la stratégie nationale Bas Carbone devrait engendrer la création de 300 000 à 500 000 emplois d’ici 2030, et de 700 000 à 800 000 emplois d’ici 2050 (source ADEME). Si les filières de la construction, des nouvelles mobilités et de la transition énergétique, sont particulièrement concernées, aucun secteur d’activité ne demeure à l’écart du mouvement.
À l’impératif de transparence va s’ajouter l’impératif de performance en matière de développement durable ; les entreprises vont devoir démontrer qu’elles font le maximum pour s’adapter aux défis du monde actuel et aux attentes de la société. Notons qu'à défaut de dire que toutes les fonctions d'une entreprises sont concernées, ce que l’on peut dire de façon certaine c'est que toutes les entreprises sont concernées par la formation au développement durable.
Si vous êtes en charge de la RSE, notre offre de formation vous donnera les clés pour structurer votre démarche et faire progresser votre entreprise sur le chemin du développement durable !
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